Printemps, été, automne, hiver,

Un espace temps,

Un jardin,

Un cycle de vie,

La vie, la mort,

La mort qui donne la vie.

 

Au printemps  2010, après avoir déménagé toutes les plantes à papillons dans une autre parcelle plus grande, nous avons décidé de planter ce grand cercle libre avec des plantes annuelles à papillons et à insectes pollinisateurs.

 

Une expérience pour observer l’évolution du massif dans le temps et sans intervention.  

Composition du massif : une dominante de bleuets des champs (Centaurea cyanus), des nielles des blés (Agrostemma githago), des vipérines (Echium vulgare), des scabieuses pourpres (scabiosa atropurpurea), des coquelicots( Papaver rhoeas) et quelques marguerites des champs(Leucanthemum vulgare) qui elles st des vivaces .

 

Aucun arrosage de prévu mais un bon paillage de départ a été mis en place.

Le massif d’annuelles et le cycle des couleurs 

le brun de la terre et du paillage en février, mars

le vert des jeunes plantes en avril, mai

les bleus, les rouges, les jaunes des fleurs en juin, juillet, août,

les bruns, les roux, les pourpres de septembre et octobre

les gris, les noirs de novembre, décembre et janvier

Cette réalisation m’inspire à présent quelques thèmes de réflexions et j’espère aussi l’occasion d’échanger:

La notion du » beau » jardin,

Si l’on en croît les médias (magazines spécialisés surtout) la période du beau jardin photographiable semble se résumer à une période courte de quelques mois au printemps.

L’acheteur par voie de conséquence aura tendance à vouloir reproduire ces superbes scènes dans son jardin, à ne considérer le beau jardin qu’à travers ces images idylliques.

Le jardin n’est il beau que 6 mois sur 12 ?

Un autre «  regard » sur le jardin,

Le jardin pourtant, si l’on s’attache à autre chose que l’image parfaite à obtenir, est tous les jours une source de découvertes, de plaisir et d’étonnement .La vie animale et végétale se côtoient , en étroite complémentarité, pour peu qu’on ait œuvrer pour la favoriser. Le vivant y a alors sa place.

Acceptons donc la vie, qui elle ne s’arrête pas aux prémices de l’automne .Soyons attentifs au monde animal, ami du jardinier, qui fourmille à l’abri de nos plantes. L’automne et sa palette riche en couleurs chaudes a aussi son intérêt. Pourquoi alors éradiquer systématiquement tout ce qui ressemble à une feuille jaune, brune, fanée, tachée, cassée ?

Laissons les cisailles et ouvrons grand les yeux. Les branches sèches sont des lieux de refuge où la vie et la mort se côtoient, l’occasion d’une leçon de sagesse et de réflexion pour chacun d’entre nous.

Du neuf dès décembre !

Les photos parlent d’elles même : les scabieuses pourpres sont magnifiques et encore fleuries aux premières gelées, les plantes qui n’ont pas été rabattues ont servi de protection et permis aux graines de bleuets des champs de germer. C’est maintenant un vrai tapis de futures plantes, il n’y aura plus qu’à choisir !

Les plants de Vipérine (Echium vulgare) qui avaient été prélevés dans le jardin puis repiqués en godets avant leur mise en place n’ont pas apprécié l’opération. Ils n’ont pratiquement pas fleuri cet été(ou tard), mais sont énormes maintenant et se préparent pour l’année prochaine.

Nous laissons donc le massif intact jusqu’en mars avant de prendre des décisions.

Donc, et nous le savions déjà, il est plus qu’intéressant, en faisant abstraction de l’aspect esthétique du massif, de conserver en hiver la masse des tiges poussées dans l’année.

Mars 2011, il ne reste plus qu’à éclaircir le massif et faire une sélection dans les plants de semis spontanés, couper les dernières tiges brunes (mais pourquoi ne pas laisser faire encore, elles vont être rattrapées par les nouvelles plantes et serviront de nourriture aux décomposeurs du sol ?)

Comme nous l’avions prévu les bleuets n’ont pas eu de mal à pousser à travers les tiges mortes de l’année passée. Par contre certaines parties du terrain commencent à être concurrencées  par des semis spontanés de graminées annuelles ou des repousses  vivaces de chiendent.

En août les zones envahies sont plus visibles et nous savons que sans une intervention humaine le massif de bleuets peut  disparaître en un hiver. 

 

Pour continuer malgré tout l’expérience nous décidons de garder quand même la partie la plus dense en bleuets après avoir rabattu les tiges mortes, laissé les graines sur place et ôté le plus gros des graminées. 

 

2012

Le massif a bien fleuri, seules quelques Nielles des blés ont elles aussi résisté à l’envahisseur.

En octobre aucun semis spontané de bleuets n’apparait : soit la concurrence des graminées a été trop forte, soit les oiseaux ont tout mangé, soit certains éléments minéraux manquent après deux ans de culture et, à moins d’un miracle, il n’y a plus guère de chance pour que 2013 nous ravisse du bleu intense de ces belles sauvages.

Je rabats les tiges mortes sur une moitié de l’espace, peut être la lumière sur le sol va débloquer des germinations ? 

 

Janvier 2013

L’hiver doux et humide a favorisé la pousse des graminées, il est clair que maintenant il y a peu d’espoir pour voir apparaître des semis spontanés, seules quelques nielles des blés assureront leur descendance.

Le terrain est nettoyé sans retournement, j’y répands du B.R.F. de tilleul, y sème des graines de coquelicots !

Patience, rien n’est encore gagné, leurs graines ont besoin de froid pour germer!

 

Trois ans d’expérience  avec un minimum d’intervention ont été riches d’observations.

 

Ce massif a attiré une faune nombreuse, très variée et utile. Tour à tour pollinisateurs, prédateurs, nourriciers, décomposeurs, compagnons, ces animaux ont enrichis l’écosystème du jardin.


Il a aussi  ravi nos sens, et j’espère que ce récit vous donnera l’envie de tenter des aventures de ce genre chez vous.

 

 voir Blog

Le 1 décembre les plantes de la pépinière déménagent pour Chauvigny dans la Vienne !

 

Patrick et moi-même seront alors à la retraite.

 

Nathalie Novak nous a proposé de reprendre notre gamme de plantes aromatiques, médicinales et petits fruits en culture biologique. Nous sommes donc heureux de passer la main, d’autant que la sienne sera verte j’en suis sûre !

 

La pépinière Les plantes compagnes succédera donc aux Pépinières de la Coudrelle.

 

La vente s’effectuera dans les mêmes conditions : vente directe et vente par correspondance.

 

Début décembre vous recevrez plus d’information sur notre site, qui restera actif en 2018.

 

En attendant nous restons à votre disposition